Alors que l’inflammation est généralement associée à la réponse immunitaire et à la guérison des blessures, son impact sur le cycle menstruel est un domaine intrigant et encore largement méconnu.

Notre monde moderne expose fréquemment nos corps à des facteurs inflammatoires, qu’il s’agisse du stress chronique, d’une alimentation déséquilibrée ou d’une exposition à des substances toxiques. Ces déclencheurs peuvent déclencher des réponses inflammatoires qui, lorsqu’elles deviennent persistantes, semblent laisser leur empreinte sur le déroulement harmonieux du cycle menstruel.

Dans cet article, nous plongerons dans les profondeurs de la relation entre l’inflammation et le cycle menstruel. Nous explorerons comment une inflammation chronique peut perturber l’équilibre délicat des hormones impliquées dans le cycle menstruel, pouvant conduire à des symptômes tels que des menstruations douloureuses, des irrégularités du cycle, voire des troubles plus graves.

Revenons au commencement : qu’est-ce que l’inflammation ?

L’inflammation, une réaction immunitaire naturelle

L’inflammation ou réaction inflammatoire est un mécanisme de DEFENSE de notre système immunitaire. Elle fait partie de ce que l’on appelle les réactions spontanées et générales qui se mettent en place lorsque l’organisme est agressé. Cette réaction va nous aider à éliminer les éléments qui ont causer un déséquilibre : virus, bactéries, molécules toxiques …

Ce mécanisme de défense est nécessaire pour rester en bonne santé. Nos corps savent gérer une inflammation ponctuelle et contrôlée car elle fait partie de notre processus de vie.

Il existe deux type des réactions inflammatoires : l’inflammation aigüe et l’inflammation chronique.

Certains éléments extérieurs peuvent favoriser l’inflammation chronique : les aliments, la surexposition au soleil, les pollutions environnementales, le stress chronique, le tabac, l’alcool, les drogues, la prise prolongée de certains traitements médicamenteux…

Concrètement, que se passe-t-il lors d’une inflammation ?

Le processus inflammatoire

Scénario type : un élément toxique réussit à passer nos barrières physiques et chimiques (peau, muqueuses et sécrétions chimiques). La première phase de défense ayant échoué, la seconde est mise en place avec la réponse inflammatoire localisée.

L’inflammation se déroule en 3 grandes étapes :

  1. La détection : votre corps constate le problème. Il identifie les intrus grâce à des médiateurs chimiques libérés par les tissus endommagés, attirant sur le site des cellules immunitaires basiques : les macrophages (qui vont « manger » les intrus).
  2. L’élimination : les substances libérées par les tissus blessés entrainent une réaction physique qui provoque : rougeur, douleur et chaleur. Cette étape met en jeu des cellules immunitaires, des enzymes, des cytokines, pour détruire les agresseurs. Il s’agit de l’inflammation !
  3. La réparation : une fois les intrus éliminés, d’autres réactions permettent de réparer les tissus abîmés.

L’inflammation aigüe a lieu dans les tissus vascularisés, c’est-à-dire irrigués par des vaisseaux sanguins. La réaction inflammatoire aigüe se déroule majoritairement : au niveau de la peau, des muscles ou encore des articulations provoquant des douleurs ou des irritations.

En fonction de localisation de l’inflammation, celle-ci change de nom : il est facile de les reconnaître grâce à leur suffixe en -ite : arthrite (articulations), tendinites, rhinopharyngite (nez), otite (oreille), etc.

Et l’inflammation chronique dans tout ça ?

L’inflammation chronique est une inflammation qui perdure dans le temps. L’organisme tente de se défendre contre des agressions qui ne cessent pas malgré nos premiers systèmes de défense.

Elle est un signal que le système immunitaire s’emballe quelque peu et les réactions immunitaires censées être ponctuelles deviennent permanentes.

Cette chronicité devient dangereuse puisque selon les dernières études scientifiques, l’inflammation chronique est associée à de nombreuses maladies chroniques qui peuvent entrainer la mort de certains patients. Il s’agit des maladies cardiovasculaires, diabètes, cancers, maladies rénales, maladies auto-immunes et dégénératives (Alzheimer, Parkinson, Sclérose en Plaque)…

Les causes de l’inflammation chronique

L’inflammation chronique peut être causée par plusieurs facteurs :

  • Les « agresseurs » ne disparaissent pas malgré l’efficacité de notre système de protection, exemple : longue exposition à des polluants, métaux lourds, substances toxiques ;
  • Le système immunitaire est en faiblesse soit parce qu’il n’arrive plus à éliminer soit parce les cellules immunitaires elles-mêmes sont endommagées ;
  • Le cas des maladies auto-immunes : le système immunitaire se met à attaquer des cellules saines de l’organisme et se retourne contre lui-même comme s’il était un agent à éliminer créant des inflammations chroniques ;
  • Déséquilibres de notre microbiote intestinal (présence anormale de bactéries agressives) ;
  • Le stress oxydatif (dégradation de molécules qui deviennent « agressives ») aggravés par nos habitudes de vie : tabac, alcool, drogues, sédentarité, surpoids, stress chronique…

Les symptômes d’une inflammation chronique

Contrairement à l’inflammation aigüe, l’inflammation chronique peut parfois passer inaperçue voire même ne pas apparaître sur un bilan sanguin.

Il devient plus difficile de faire le lien entre les symptômes expérimentés et la réaction inflammatoire. Les symptômes les plus communs sont :

  • douleurs corporelles : articulaires, musculaires,
  • fatigue chronique et insomnie,
  • dépression, anxiété et troubles de l’humeur,
  • troubles du transit : douleurs digestives, ballonnements, gaz fréquents, alternance diarrhée/constipation,
  • prise de poids ou perte de poids,
  • infections à répétitions : affections « hivernales » chroniques, mycoses ou infections urinaires chroniques etc.

L’inflammation chronique ou inflammation de bas grade peut être contrôlée par prise de sang en recherchant la CRP us (protéine libérée lors d’une réaction inflammatoire).

Impacts de l’inflammation sur le cycle menstruel

L’inflammation chronique modifie la réponse de nos cellules aux hormones et en particulier nos hormones du cycle, interrompant la communication entre nos différents organes produisant des hormones (pancréas, ovaires, surrénales, tyroïde notamment).

Les œstrogènes sont tout particulièrement touchés par l’inflammation chronique. Ces hormones sexuelles soutiennent non seulement notre fonction reproductive mais sont toutes aussi cruciales pour le système cardiovasculaire, le métabolisme osseux, le système cognitif et notre réponse immunitaire ! Ce qui ressort des dernières études à ce sujet c’est que les estrogènes exercent généralement une action bimodale : leur carence génère de l’inflammation, tout comme leur excès. Il est donc vraiment important de trouver le juste milieu et d’équilibrer nos hormones pour pouvoir moduler l’inflammation.

L’inflammation chronique provoque notamment au niveau de nos ovaires une production en excès de la testostérone, hormone masculine, au détriment des œstrogènes entravant ainsi le processus naturel de l’ovulation. C’est ce l’on observe en particulier dans le cas du Syndrome des ovaires Polykystiques. Les cycles menstruels sont alors perturbés : longueur, absence d’ovulation, douleurs ou flux plus importants etc.

Une autre hormone très impactée par l’inflammation chronique est l’insuline, produite par le pancréas afin de faire baisser notre niveau de sucre dans le sang, celle-ci peut se retrouver produite en excès en cas de résistance à l’insuline dans des cas de diabète de type 2 ou de SOPK. Le phénomène inflammatoire chronique accentue cette résistance en rendant les cellules encore moins sensibles à l’insuline ce qui entraine une prise de poids incontrôlée.

Le pancréas va être forcé à libérer plus d’insuline pour faire pénétrer le glucose dans les cellules. Mais il nous en faudra toujours plus puisque nos cellules seront devenues résistante à l’insuline. L’insuline est aussi l’hormone qui stoppe la dégradation des graisses après une prise alimentaire. Produite en excès, elle nous pousse donc à manger plus et nous fait prendre du poids. Le gras non éliminé est alors stocké dans cellules graisseuses (ventre, cuisses, fesses chez la Femme) qui libèrent à leur tour des substances pro-inflammatoires : c’est le cercle vicieux !

Cette insuline en excès encourage elle aussi la surproduction des hormones masculines en cause dans le développement du SOPK. La cause devient la conséquence et vice-versa.

Plus de détails sur le fonctionnement du cycle menstruel ici : https://mandynat.fr/4-phases-du-cycle/ 

Comment réguler l’inflammation pour équilibrer notre cycle menstruel

Limiter l’inflammation peut passer par 3 axes principaux de changement : l’alimentation, la gestion du stress et l’activité physique.

Une alimentation anti-inflammatoire

Tout d’abord, cette recherche d’équilibre passe par notre assiette en favorisant une alimentation riche en aliments anti-inflammatoires et en limitant les aliments potentiellement toxiques :

  • favoriser des glucides à indice glycémique bas : fruits et légumes de saison de préférence bio, céréales demi-complètes à complètes permettant de limiter la production d’insuline et de nourrir un microbiote équilibré ;
  • consommer des aliments riches en omégas 3 qui sont des acides gras anti-inflammatoires : petits poissons gras (sardines, maquereaux, anchois par exemple), huiles végétales de première pression à froid bio consommées crues ex : huile végétale de lin, colza, cameline ou noix OU encore des graines de chia ;
  • limiter les aliments transformés et dénaturés : plats préparés, sauces préparées, gâteaux, bonbons, pâtisseries, sodas et jus qui sont difficilement éliminés dans l’organisme et participent à l’inflammation des intestins ;
  • limiter les produits laitiers (lait, yaourts, fromages) et céréales à gluten (blé, avoine, seigle, orge, épeautre et kamut) qui contiennent des substances pro-inflammatoires et qui rendent leur digestion plus difficile.

Consultez mon article complet à ce sujet : https://mandynat.fr/equilibre-hormonal-et-aliments/ 

Limiter le stress pour calmer l’inflammation

Lorsque la situation de stress perdure et que le système nerveux n’arrive plus à trouver son équilibre (activité/repos), les hormones du stress viennent concurrencer la production des hormones sexuelles car elles ont la même origine.

Les hormones du stress, le cortisol et l’adrénaline principalement augmentent les phénomène d’inflammation qui en temps normal sont nécessaires lorsque l’on lutte contre un agresseur extérieur mais qui deviennent dangereuses lorsque la réponse au stress devient chronique.

Votre organisme se retrouve face à un choix : vous sauvegarder à tout prix face à cette situation stressante (SURVIE) au détriment de créer la vie (CONCEPTION). Si vous n’arrivez pas à concevoir, demandez-vous : suis-je en sécurité (émotionnelle/ matérielle), ai-je assez d’énergie pour accueillir la vie ? Votre corps sait !

Pour apaiser le stress, quelques outils de respiration peuvent vous soulager :

  • la cohérence cardiaque: l’exercice se résume par le « 365 » : 3 fois par jour, 6 respirations par minute, pendant 5 minutes. Il suffit d’inspirer sur 5 secondes et expirer sur 5 secondes (en comptant lentement jusqu’à 5), il est conseillé d’inspirer par le nez et d’expirer lentement par la bouche comme si vous souffliez dans une paille. Vous pouvez télécharger l’application gratuite RESPIRELAX pour vous aider dans votre pratique ;
  • la médiation en pleine conscience afin d’apprendre à lâcher-prise et prendre de la distance vis-à-vis de vos pensées ou de situations stressantes. Aujourd’hui, nous avons accès à plein de ressources gratuites sur le web, je vous conseille les chaînes YOUTUBE suivante : Cédric Michel Cédric Michel – Bulles de Sérénité – YouTube, ou Pascale PICAVET Pascale Picavet – YouTube;
  • la sophrologie en séance de groupe ou individuelle pour réapprendre à respirer et à diffuser du positif dans nos corps, vous trouverez des praticiens près de chez vous : Annuaire de la Chambre Syndicale de la Sophrologie (annuaire-sophrologues.fr).

Pour en savoir plus sur l(impact du stress sur notre cycle menstruel : https://mandynat.fr/stress-quel-impact-sur-vos-hormones/ 

 

Se mettre en mouvement pour limiter l’inflammation

La pratique d’une activité physique modérée 20 à 30 minutes par jour a des effets anti-inflammatoires sur l’organisme : la marche rapide, le vélo, du renforcement doux ou encore du yoga.

En plus, ces pratiques ont pour effet de diminuer le stress et favorisent une meilleure utilisation du sucre par nos muscles, elles participent donc à notre équilibre hormonal !

Attention : il a été prouvé que des pratiques sportives à haute intensité aggravent le stress oxydatif et donc l’inflammation. Exemple : cardio HIIT sur des longues durées, renforcement musculaire sur de longues séances, course de vitesse, ou toute pratique sportive de haut niveau.

Pas besoin de partir dans les extrêmes. Au-delà d’une heure de pratique, la pratique devient potentiellement plus perturbante que bénéfique pour nos hormones féminines notamment. Par ailleurs, la pratique sportive en excès encourage la production de la testostérone qui en trop grande quantité empêche l’ovulation et augmente les irrégularités du cycle menstruel.

En résumé :

  • l’inflammation est un phénomène naturel de défense de notre organisme ;

  • elle devient mauvaise pour notre santé lorsqu’elle perdure dans le temps ;

  • l’inflammation chronique déséquilibre notre cycle menstruel ;

  • notre alimentation peut aggraver ou soulager l’inflammation ;

  • la consommation de tabac, d’alcool, de drogues ou de médicaments de manière répétée favorise l’inflammation chronique ;

  • la respiration peut aider à gérer son stress et faire baisser l’inflammation ;

  • le sport peut être soit notre ami soit notre ennemi en terme d’équilibre hormonal et immunitaire.

 

 

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Sources :

Décrypter l’inflammation, ses causes et conséquences sur votre santé au quotidien (laboratoire-lescuyer.com)

PiLeJe | L’inflammation, au cœur de la maladie chronique et du surpoids

Inflammation chronique : symptômes, causes et traitement (naturel) (nutripure.fr)

Alimentation et inflammation chez la femme SOPK | Les Natives

Syndrome des ovaires polykystiques – Gynécologie et obstétrique – Édition professionnelle du Manuel MSD (msdmanuals.com)

La connexion estrogènes-inflammation – Vitalité Québec (vitalitequebec-magazine.com)

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