Épisode 3 du podcast : Danaÿ, l’acné adulte quelle galère !

Bienvenue dans cette nouvelle transcription de Le Journal des Lunes 🌙. Dans ce troisième épisode, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Danaÿ, réflexologue et masseuse bien-être à Lyon, spécialisée dans l’accompagnement des femmes. Ensemble, nous avons abordé un sujet qui touche de nombreuses personnes : l’acné adulte.

Danaÿ nous partage son parcours personnel, depuis ses premières règles jusqu’à sa reconversion professionnelle, en passant par ses défis avec son acné et son cycle menstruel. Elle explique comment ces expériences l’ont conduite à explorer des approches naturelles et holistiques, comme la réflexologie et la gemmothérapie, pour mieux comprendre et accompagner son corps.

Si vous avez manqué l’épisode ou souhaitez approfondir les sujets abordés, cette transcription vous permettra de plonger dans cet échange riche et bienveillant. Un moment pour apprendre, réfléchir et, peut-être, trouver de nouvelles pistes pour mieux vivre avec votre peau.

Je vous invite à découvrir la transcription complète ci-dessous. Bonne lecture ! 🌿

Présentation de notre invitée : Danaÿ, réflexologue et masseuse bien-être

Amandine : “Bonjour et bienvenue, aujourd’hui nous avons l’honneur d’accueillir Danaÿ, que j’ai rencontré au sein d’une association, et qui est elle aussi praticienne de santé. Bonjour Danaÿ, merci d’être avec nous, peux-tu te présenter en quelques mots avant que commencions ? “

Danaÿ : “Avec grand plaisir : je suis thérapeute, femme, maman de deux petites filles. J’ai 37 ans, je suis d’origine cubaine et je vis à Lyon depuis bientôt 27 ans.”

Amandine : “aujourd’hui le thème de notre épisode c’est : l’acné adulte quelle galère !  Comme vous l’aurez compris, on a toutes les deux de l‘acné adulte

Comment ça va aujourd’hui ?”

Danaÿ : “ça va, ça va. Ça pourrait toujours aller mieux !” 

Amandine : “est-ce que tu sais dans quelle phase de ton cycle tu es ?”

Danaÿ : “oui : là j’attends mes règles avec impatience car elles tardent à arriver.”

Le Rapport de Danaÿ à Son Cycle Menstruel : les débuts de l’acné

Amandine : “est-ce que tu te souviens de quand tu as eu tes premières règles ?”

Danaÿ : “Je me souviens très bien de cet événement. J’ai commencé à avoir mes règles à l’âge de 9 ans, mais peu avant, vers 8 ans et demi, j’ai eu un accident en faisant du vélo dans mon village à Cuba, où je vivais à l’époque. J’étais en vacances, et ce jour-là reste gravé dans ma mémoire.

Je me suis fait très mal au niveau de mes parties intimes en chutant avec la selle du vélo. La douleur était intense, et je suis rentrée chez moi en pleurant pour rejoindre ma grand-mère et ma tante, qui étaient présentes. J’avais très peur, et la douleur était vraiment forte.

C’est en leur racontant ce qui s’était passé que nous avons découvert ensemble que je saignais. Pensant que cela venait de l’impact, elles m’ont beaucoup rassurée et soutenue. Les saignements se sont arrêtés temporairement, puis ils sont revenus régulièrement. C’est ainsi que mes règles ont commencé très tôt, à l’âge de 9 ans. “

Amandine : “c’est super tôt ! est-ce qu’on t’avait informé avant de ce que c’était les règles ? de ce qui allait arriver ? “

Danaÿ : “Pas du tout, non, j’étais complètement une enfant. Je me souviens d’avoir été choquée au départ. J’ai eu très peur, forcément, en voyant tout ce sang sans comprendre ce qui se passait. C’est un souvenir assez lointain maintenant, mais je pense que ma grand-mère et ma tante ont essayé de m’expliquer un peu.

Je me rappelle qu’un jour, ma tante m’a dit en espagnol que ces saignements ne s’arrêteraient pas, qu’ils reviendraient tous les mois. J’ai essayé, autant que possible, de comprendre et d’intégrer cette idée.

Par la suite, ma maman a pris le relais. À ce moment-là, je n’étais pas élevée par ma grand-mère et ma tante, donc quand je suis retournée chez ma mère, elle a été mise au courant. Mes parents étaient séparés, mais ma mère a ensuite pris le temps de m’accompagner à ce sujet.”

Amandine : “ est-ce que tu te souviens comment ça se passait à l’école ? parce que tu étais certainement une des rares à être réglée à l’école primaire… “

Danaÿ : “C’est vrai que, à Cuba, j’étais encore très jeune. Je n’ai pas énormément de souvenirs précis de cette période. Au départ, mes saignements n’étaient pas forcément réguliers. J’ai vécu environ un an à Cuba après avoir eu mes premières règles, mais je n’ai pas une mémoire très détaillée de ce que j’ai ressenti ou vécu à ce moment-là.

Quand je suis arrivée en France, à l’âge de 10 ans, tout a changé. La gestion émotionnelle et pratique de mes règles était différente. Ma mère a pu m’apporter des protections adaptées, comme des serviettes hygiéniques, ce qu’elle n’avait pas à Cuba. Là-bas, c’était très rudimentaire : des tissus, du coton, parfois plusieurs couches superposées. Je ne m’en rendais pas compte à l’époque, mais le fait d’avoir accès à ces protections en France a vraiment facilité les choses.

À l’école primaire, c’était un peu plus simple de gérer mes règles grâce à ces moyens, même si la situation restait particulière. Mais les vraies difficultés ont commencé au collège, vers 12 ou 13 ans. Je me souviens d’un épisode marquant : mes règles sont arrivées soudainement, j’avais tout taché et je ne savais pas quoi faire. J’étais bloquée sur ma chaise, terrifiée à l’idée qu’on se moque de moi. J’ai dû avertir discrètement le professeur, qui était un homme. Il a fait intervenir l’infirmière, et j’ai eu besoin de vêtements de rechange. Ce genre de situation était très stressant, surtout que mes cycles étaient encore irréguliers à cet âge-là.

C’était difficile, car les règles arrivaient sans prévenir. À cet âge, on ne comprend pas encore bien le fonctionnement de son corps ou de son cycle menstruel. Les saignements étaient imprévisibles, ce qui ajoutait à la difficulté de les gérer, surtout à l’école. À cet âge, on est souvent préoccupé par plein d’autres choses, et on ne prend pas toujours conscience de ce que traverse notre corps. Cela rendait la gestion des règles encore plus compliquée.”

Danaÿ et Son Voyage à Travers la Puberté : une acné handicapante

Amandine : “Justement, en parlant de cycles et des changements hormonaux liés à la puberté, est-ce que tu te souviens d’avoir remarqué des signes indiquant que tu entrais dans la puberté avant d’avoir tes règles ?”

Danaÿ : “Avant d’entrer pleinement dans la puberté, j’ai toujours eu une corpulence très mince. Même aujourd’hui, je n’ai jamais eu une poitrine ou des formes particulièrement développées. Donc, non, je n’ai pas ressenti immédiatement de changements liés à la puberté. Je n’ai pas eu de boutons ni de poitrine dès le début. Ces transformations sont arrivées plus tard, vers 12 ou 13 ans, au collège.

C’est à cette période que tout a changé. Mon corps a commencé à évoluer, j’ai pris du poids, et mon apparence s’est transformée. Cela coïncidait aussi avec mon arrivée en France, où mon alimentation était totalement différente de celle que j’avais connue à Cuba. Là-bas, même si on pouvait croire que l’alimentation était variée grâce aux fruits, elle restait assez simple et saine par la force des choses. En France, c’était l’abondance : on découvrait les supermarchés, toutes sortes de produits accessibles, sans restriction.

Je me souviens avoir développé une véritable obsession pour les lardons, au point d’en manger matin, midi et soir. Cela n’a pas aidé, évidemment, et sans vraiment m’en rendre compte, je compensais probablement émotionnellement avec la nourriture.

À ce moment-là, ma puberté s’est intensifiée : j’ai commencé à grossir, à avoir des boutons, et à me sentir mal dans ma peau. À l’école, les moqueries ont commencé. On m’appelait « la calculette » à cause de mon acné, une étiquette très dure à porter. En plus, en tant qu’élève d’origine cubaine, je n’étais pas née en France, et cela ajoutait un autre niveau de marginalisation.

J’étais dans un collège à Lyon, en SEGPA, où il y avait beaucoup d’élèves en difficulté. C’était un environnement compliqué à gérer, où il y avait peu de place pour la bienveillance. Émotionnellement, cette période était extrêmement difficile. Chez moi, la situation n’était pas simple non plus, ce qui n’arrangeait rien. Entre mon corps, mon poids, mes boutons et tout ce qui se passait autour, la puberté a été pour moi un véritable feu d’artifice dans tous les sens, souvent très dur à vivre.”

Danaÿ et ses boutons : l’acné à l’adolescence

Amandine : “Te souviens-tu si, à l’époque, tu avais déjà essayé des choses pour camoufler ou atténuer l’apparence de ta peau, des stratégies pour gérer tes boutons ?”

Danaÿ : “Oui, j’essayais, mais ma mère ne voulait pas vraiment que je me maquille. Ce n’était pas qu’elle était contre, mais elle préférait que je ne l’utilise pas, surtout qu’on disait souvent que le maquillage pouvait aggraver la peau, l’empêcher de respirer. On était un peu partagés entre deux idées. Puis, de toute façon, j’étais encore jeune.

Quand mes boutons ont commencé à apparaître, j’ai essayé de me maquiller, mais je voyais bien que ça ne rendait pas bien, ça ne cachait pas vraiment les imperfections.

À Cuba, laloe vera est très populaire, donc ma mère me faisait des masques et des cataplasmes d’aloe vera tout le temps, dans l’espoir que ça aide. Mais, malgré cela, ça ne passait pas.

À ce moment-là, on n’était pas vraiment au courant des bienfaits des remèdes naturels. On se concentrait plus sur notre hygiène de vie, même si elle n’était pas toujours optimale, et notre alimentation n’était pas toujours équilibrée non plus. Cela a duré un certain temps, jusqu’au moment où la médecine conventionnelle a pris le relais.”

Amandine : “As-tu consulté des dermatologues ?”

Danaÿ : “Oui, après ça, j’ai commencé à suivre des traitements. J’ai pris la pilule à partir de 14 ans, car mon acné était vraiment très violente. J’avais des boutons partout, sur le visage, le dos, le thorax… c’était vraiment une acné sévère, avec des gros boutons douloureux. En plus de la pilule, j’ai aussi suivi un traitement au Roaccutane pendant 2 à 3 ans. C’est un traitement long et difficile, et il a fallu vraiment de la résilience pour le suivre. Il y avait toujours cet espoir que ça passe, même si on ne savait pas vraiment quand.

Aujourd’hui, mon acné est bien plus sous contrôle, heureusement. C’est plus facile à vivre, même si, au moment où tu deviens adulte et que tu te dis « normalement, ça devrait être derrière moi », tu vois que certaines personnes n’ont pas ces soucis. Tu te demandes comment elles font alors que toi, tu continues à lutter pour avoir une peau saine. Parfois, tu te dis que c’est injuste, mais au final, il faut aussi accepter que notre peau reflète ce que nous sommes à l’intérieur. Et comme tu le sais, dans ton métier de naturopathe, je suis très consciente de l’impact de notre hygiène de vie sur notre peau et notre santé globale.”

Danaÿ, son rapport au corps, aux autres : l’acné et la sexualité

Amandine : “Est-ce que tu te souviens comment cela a affecté ton rapport aux autres, que ce soit au niveau amical ou même dans tes premières expériences de flirt, à l’âge où on commence à ressentir du désir et l’envie de se rapprocher de l’autre ? C’est délicat quand ton corps te fait défaut comme ça. Comment cela t’a-t-il affectée ?”

Danaÿ : “Sincèrement, malgré moi, j’ai toujours eu des expériences amicales et même des flirt, que je le veuille ou non. J’ai souvent été intéressée par des garçons, même au collège, et cela a continué plus tard. J’ai eu plusieurs petites relations et, en tout, cela fait plus de 18 ans que je suis en couple, avec des pauses entre, mais j’ai aussi eu des aventures et des flirts.

Cependant, l’image que j’ai de moi-même a parfois un impact. Parfois, je perds confiance à cause de l’apparence de ma peau. Même si je prends soin de moi, me lave et que je suis propre, il m’arrive de me sentir négligée à cause de mon acné. Je vois certaines de mes amies avec une peau magnifique, et je leur demande souvent ce qu’elles utilisent comme soin. Certaines me disent qu’elles ne font rien de spécial, juste un peu de lotion, et ça fonctionne pour elles, alors que moi, malgré tous les produits que j’essaie, je n’arrive pas à avoir le même résultat. C’est parfois frustrant, surtout quand je vois d’autres personnes, comme mes belles-sœurs, qui ont peu de boutons, et qui se contentent de mettre de la Nivea, ce que je n’ose même pas faire sur mon visage. Cela peut être difficile, mais avec le temps, on s’y fait et on apprend à accepter les choses.”

Amandine : “Vraiment ? En fait pour moi, c’est plus une lutte constante. Parfois, j’ai tellement d’autres soucis, des choses plus graves, que je me dis que ça passe après, que c’est pas si important. Mais il y a des moments où ça devient une obsession. Je ne vois plus que ça, je ne pense qu’à ça, et je me dis : « Ah, j’ai pas encore essayé ça, peut-être que ça pourrait marcher. » Ou bien je me dis : « Je devrais consulter telle personne, ou essayer avec tel traitement. » Parfois, je commence une cure, et je me dis qu’il faut que j’attende avant de tenter autre chose. C’est un peu sans fin, cette réflexion.”

Danaÿ : “C’est vrai, tu as tout à fait raison. Quand on désire intensément quelque chose, que ce soit tomber enceinte, obtenir un poste, ou même simplement avoir une peau plus nette, on finit par devenir obsédé par ça. On ne voit plus que ça, et ça devient tout ce qui occupe notre esprit. C’est comme si on focalise tellement sur cet objectif qu’on en oublie parfois de lâcher prise et de laisser les choses venir naturellement.

Je pense que, dans une certaine mesure, c’est un peu comme ça dans la vie : il faut accepter que tout ne soit pas sous notre contrôle. Accepter qu’on ne puisse pas tout obtenir en forçant les choses. Mais c’est dur, vraiment. Parce qu’on veut toujours agir, essayer, trouver des solutions, et parfois on oublie que l’acceptation est aussi une forme de guérison.

Alors peut-être que, oui, le secret c’est de ne pas faire comme si le problème n’existait pas, mais plutôt de le reconnaître, l’accepter, et à un moment donné, de laisser de la place à la vie pour faire son travail. C’est pas facile, mais c’est un équilibre à trouver.”

Amandine : “C’est vrai que, tu sais, moi l’acné est apparue après ma seconde dépression. Je ne savais pas encore que j’avais le SOPK, ni tout ce qui allait avec. À ce moment-là, c’était vraiment en mode « encore la pilule », faut en prendre une autre, et ainsi de suite. J’ai passé des années à essayer plein de contraceptifs, mais, au final, c’était toujours un peu pareil. Le médecin me disait : « On va changer de pilule », mais en fait, c’était la même molécule, juste d’un autre laboratoire. C’est frustrant, parce qu’on te donne l’impression que ça va changer alors que c’est la même chose. Et donc, à 23 ans, c’est là que j’ai vu la différence, l’acné a vraiment explosé.

Je sais que tu me diras que c’est rien comparé à ce que tu as vécu, mais pour moi, ça a été un vrai choc, surtout parce que j’ai toujours accordé beaucoup d’importance à mon apparence. J’ai toujours été très coquette, et j’avais l’habitude de soigner mon look, que ce soit mon maquillage, ma manière de m’habiller. C’était jamais « assez », jamais « parfait ». Et quand l’acné est arrivée, c’est devenu l’enfer. Avant, je me trouvais jolie, mais dès que l’acné est apparue, je ne me trouvais plus du tout belle. Ça m’a vraiment déstabilisée. Je me suis dit : « Personne ne pourra jamais me trouver jolie comme ça. » C’était vraiment difficile à accepter.

Quand je regarde des photos de moi maintenant, je me dis : « Mais qu’est-ce que je faisais ? J’étais magnifique à l’époque ! » Bien sûr, j’étais jeune, et la peau rebondie, les beaux cheveux, ça aide. Mais je n’en avais pas conscience à l’époque. Maintenant, je me rends compte que j’avais une belle peau, même sans avoir à faire des efforts. Et je pense que c’est aussi à cause de tous les produits que j’ai utilisés à l’époque, qui ont sûrement empiré les choses.

Aujourd’hui, à presque 34 ans, j’ai encore du mal à assumer complètement. Je sors parfois sans maquillage, et ça m’arrive souvent, mais dans certaines situations, par exemple un rendez-vous avec mon amoureux, je me sentirais bizarre sans maquillage. C’est là que je me rends compte que je me sens moins séduisante sans « mon camouflage ». Et puis, quand j’ai une crise d’acné, ça me coupe totalement de ma libido. C’est comme si l’acné me coupait de mon désir et de ma relation avec mon partenaire. Pourtant, je sais que ça vient surtout de moi et de ma manière de vivre la chose.”

Danaÿ : “Tu vois, par rapport à ta question sur l’impact que ça a eu sur ma vie, bah, en fait, pas complètement. Je plaisais aux autres, mais moi, je ne me plaisais pas forcément. Et, tu sais, je ne suis pas une fille jalouse par nature, mais quand je suis dans mes périodes de boutons ou quand je ne me trouve pas jolie, là, ça me fait perdre confiance en moi. Les boutons et l’acné, c’est vraiment un truc qui me fait totalement perdre confiance. Pareil pour l’aspect de mes cheveux, s’ils sont gras, c’est terrible. Je connais bien ça, parce que ça va souvent de pair. Et oui, le lot n’est pas fini, j’ai aussi les cheveux qui regraissent vite.

C’est vrai que c’est difficile à accepter, et forcément, on regarde les filles qui ont de belles peaux, qui semblent super belles, et ça me renvoie à mes propres complexes.”

Danaÿ, l’acné adulte et la skincare

Amandine : “Il y a un truc qui m’a beaucoup affectée, c’est le fait que je sois une grande fan de la culture asiatique, et en particulier de la culture coréenne. Depuis mes 19-20 ans, je suis tombée dans la Kpop, même avant que ce soit un vrai phénomène. C’était encore une niche. Et puis, les dramas coréens, c’est pareil, les actrices ont des peaux absolument parfaites. C’est incroyable. Et je pense que ça a vraiment influencé l’image que j’avais de moi-même. Elles n’ont quasiment jamais d’exposition au soleil, elles sont hyper protégées, et moi, je me suis comparée à l’incomparable. Parce que, finalement, il y a des questions de génétique, de mode de vie, d’habitudes, et c’est pas du tout comparable. 

C’est vrai, même au niveau de l’ADN, on ne descend pas du même homo sapiens en fait, surtout avec tous les mélanges qu’il y a eu en Asie et qui n’ont pas forcément eu lieu en Europe. Du coup, parfois, je pense que ça a bousillé mes repères. Et puis, on ne peut pas comparer, surtout quand tu vois que les filles vont une fois par semaine dans des cliniques dermatologiques. On ne vit pas la même réalité. Après, je sais que ce n’est pas toutes les filles qui font ça, mais celles qui sont connues, qui sont protégées, on les voit beaucoup plus. Moi, je n’ai pas la possibilité d’aller là-bas, donc je peux pas vraiment savoir.”

Danaÿ : “C’est vrai qu’on entend souvent que les Japonaises, par exemple, ne s’exposent pas au soleil, qu’elles se protègent tout le temps. Et c’est pareil à Cuba, où c’est pas juste pour protéger la peau, c’est qu’on ne peut tout simplement plus supporter la chaleur, donc on sort carrément avec des parapluies. C’est un réflexe là-bas, tout le monde se protège du soleil.

Moi, je remarque que l’un des trucs qui aggrave mon acné, c’est le soleil. Et ça m’énerve, parce que j’adore m’exposer, même si je sais que c’est mauvais pour la peau. Je me protège, bien sûr, mais malgré ça, avec de l’écran total, ça me provoque des boutons. C’est super frustrant, surtout en été. Je suis dégoutée. Quand j’ai trop chaud, ça fait bourgeonner mes boutons, c’est vraiment dégueulasse.

Amandine : “J’ai eu des périodes où je traversais de grosses crises comme ça, et tu sais, c’est encore plus pénible quand tu essaies de te maquiller par-dessus, ça chauffe, tu transpires… Et là, tu vois le petit truc blanc qui commence à sortir et tu te dis « oh mon Dieu, c’est horrible ». C’est vraiment galère parfois. Mais bon, on finit par s’y faire, hein. Est-ce que tu as gardé la pilule longtemps ?”

Danaÿ : l’acné adulte et son parcours avec la contraception

Danaÿ : “J’ai pris la pilule pendant longtemps, jusqu’à environ 22-23 ans, jusqu’à ce que je tombe enceinte pour la première fois. J’ai commencé à la prendre à 14 ans, en même temps que le Roaccutane, parce que l’acné était trop sévère. Et pour être claire, même après ça, je n’ai jamais totalement éliminé l’acné. Il y a eu des périodes plus calmes, comme pendant mes grossesses. Pendant mes deux grossesses, j’ai eu beaucoup moins de boutons, et j’ai vraiment apprécié ça. C’était incroyable, et parfois je me dis que j’aimerais bien être enceinte juste pour ne pas avoir de boutons, mais bon, c’est pas si pratique, non plus.

Je n’ai pas de SOPK comme toi, mais il y a eu une période, jusqu’à ma vingtaine, où j’avais des pilules qui fonctionnaient super bien pour mon acné. J’avais presque plus de boutons du tout, mais le revers de la médaille, c’est que mes règles étaient artificielles, et mon cycle n’était pas naturel. C’était constant, mais ce n’était pas vraiment un cycle normal. Malgré tout, pendant un bon moment, l’acné était maîtrisée grâce à la pilule.”

Amandine : “Oui, je vois. Moi, c’était sous Diane 35 pendant près de deux ans. C’est un dérivé de l’Androcure, donc c’est la même molécule que dans le Roaccutane. Ce n’est pas une pilule classique, c’est un médicament contre l’acné qui bloque l’ovulation en même temps. C’est un peu un deux-en-un. Mais après, je ne l’ai plus trop supportée, parce qu’il y avait d’autres choses qui se jouaient dans ma vie, et l’acné est réapparue. C’était comme si ça devait sortir émotionnellement. C’était plus possible de vivre avec.

Et à ce moment-là, j’étais vraiment dans une phase de reconnexion à mon corps, avec un passage vers des pratiques plus bio, je commençais à m’intéresser aux perturbateurs endocriniens, etc. J’ai donc décidé d’arrêter. Mais j’étais vraiment terrifiée par le retour de l’acné, et malheureusement, ça n’a pas manqué.

Danaÿ: “C’est clair, c’est un parcours. Après mes grossesses, je n’ai plus jamais voulu reprendre la pilule. Même pendant l’allaitement, on me conseillait de prendre une pilule compatible, mais je n’ai jamais voulu. Puis, après ma deuxième fille, une fois l’allaitement terminé, j’ai quand même réfléchi à reprendre la pilule, surtout à cause des boutons, mais je n’ai pas supporté. Plus aucune pilule ne me convient. Ça fait presque deux ans que je suis « à l’état pur », sans contraception du tout.”

Amandine : “Du coup, toi, comment tu gères ça maintenant, tu utilises la méthode symptothermique ou autre ?”

Danaÿ : “Oui, je fais de la symptothermie, mais je ne suis pas forcément dans les règles de l’art. Cependant, je me connais de plus en plus, et je suis mieux à l’écoute de mon cycle.”

Amandine : “Pour nos auditeurs qui ne connaîtraient pas, la symptothermie est une méthode d’observation du cycle qui peut être utilisée à la fois comme contraception ou pour augmenter les chances de conception. Elle repose sur l’observation de deux signes principaux, voire trois : la température basale, qui est la température prise au réveil avant de poser le pied par terre, et la glaire cervicale, ce qu’on appelle communément les pertes blanches. Ces dernières apparaissent généralement au milieu du cycle et favorisent le confort ainsi que le transport des spermatozoïdes vers l’ovule. C’est la période la plus fertile du cycle.

Avec ces deux signes, on peut confirmer l’ovulation après coup, bien qu’on ne puisse jamais la prédire avec certitude. Cependant, une fois l’ovulation passée, on peut prédire l’arrivée des règles avec une certaine précision, car cela reste pratiquement invariable d’un cycle à l’autre, sauf en cas de stress, de choc émotionnel ou de facteurs comme trop de fromage ou trop de sport.”

Danaÿ : “Je pense que ce n’est pas mon cas non plus, mais à une époque, c’était différent. À l’époque, je faisais beaucoup de sport, surtout de la danse. C’était vraiment intense, je dansais énormément, presque tous les jours. Et je me rendais compte que parfois, ça pouvait un peu bloquer. Mais à ce moment-là, je n’en étais pas encore au stade où j’en suis aujourd’hui, car j’étais sous pilule, donc voilà.”

Danaÿ : l’acné adulte et l’influence sur son parcours professionnel

Amandine : “Est-ce que ce combat intérieur et extérieur avec ton cycle et tes hormones fait partie de ce qui t’a finalement orientée vers le métier que tu fais aujourd’hui ? Si tu pouvais en dire quelques mots, parce que tu en as parlé vaguement, mais qu’est-ce que ça représente pour toi dans ton parcours professionnel ?”

Danaÿ : “Oui, complètement. Je pense que, de toute façon, c’est la vie, notre vécu, qui nous amène à choisir des métiers comme celui-là. En tout cas, pour ma part, c’est vraiment un chemin personnel. Ce n’est pas parce que ma mère, mon père ou quelqu’un d’autre dans ma famille le faisait, pas du tout. C’est un parcours qui s’est construit naturellement.

Cela fait à peu près deux ans et demi que je suis dans ce domaine. Tout a commencé par une formation en aromathérapie appliquée au massage, pour mieux connaître les huiles essentielles et végétales et apprendre à préparer des lotions de massage. Ensuite, ça a évolué : je suis tombée dans la réflexologie plantaire, les massages, et le drainage lymphatique, qui sont aujourd’hui au cœur de mon activité.

Je travaille aussi en lien avec ce qu’on peut appeler l’énergétique chinoise ou la médecine traditionnelle chinoise (MTC), même si je n’ai pas de formation spécifique en MTC. Mais, par le biais de la réflexologie, j’ai intégré ces concepts dans ma pratique.

D’un point de vue personnel, tout cela vient aussi de mes propres expériences et des défis que j’ai dû relever. J’ai longtemps cherché des solutions, notamment pour mon acné, mais pas uniquement. J’ai rencontré beaucoup de soucis de santé, particulièrement dans ma vingtaine.

Cela fait plus de 12 ans maintenant que je pratique et utilise des médecines alternatives et complémentaires. Par exemple, je suis praticienne en gemmothérapie aujourd’hui, car c’est une approche que j’utilise pour moi-même depuis plus de 10 ans. La gemmothérapie m’a énormément aidée. J’ai aussi eu recours à la naturopathie, l’acupuncture, et d’autres approches naturelles à différents moments clés de ma vie.

Ces méthodes ne m’ont pas seulement aidée, elles m’ont aussi permis de mieux accompagner mes filles. Elles sont suivies en naturopathie depuis qu’elles sont bébés. Elles ont toujours été soignées avec des huiles essentielles et la gemmothérapie. C’est devenu une évidence dans notre quotidien.”

La prise en charge de l’acné adulte grâce à la gemmothérapie

Amandine : “Pour celles qui ne connaissent pas la gemmothérapie, pourrais-tu nous dire en quelques mots ce que c’est ?”

Danaÿ : “La gemmothérapie, c’est une branche de la phytothérapie, mais on pourrait dire que c’est comme la quintessence des plantes. Elle repose sur l’utilisation des macérats de bourgeons, de jeunes pousses et de radicelles (les petites racines) des plantes, d’arbres ou d’arbustes.

Souvent, on confond avec les pierres précieuses à cause du mot « gemme », mais ici, ça n’a rien à voir avec le minéral. La gemmothérapie vient en fait du côté « précieux » du végétal. Les bourgeons représentent le stade embryonnaire de la plante, et c’est là qu’ils concentrent toute leur énergie et leurs propriétés actives. On les fait macérer dans un mélange d’eau, d’alcool et de glycérine, ce qui donne des breuvages exceptionnels.

C’est intéressant de savoir que cette méthode a été développée en Belgique, où on l’appelait à l’origine « embryothérapie », en référence à ce côté embryonnaire des végétaux. En résumé, la gemmothérapie, c’est un concentré de la vitalité et des bienfaits des plantes, dans leur état le plus pur et le plus puissant.”

Amandine : “Pour nos auditrices qui, comme nous, ont de l’acné hormonale, quels bourgeons tu conseillerais en priorité ? Ton top trois ?”

Danaÿ : “Alors, en premier, je dirais le bourgeon de noyer. C’est un incontournable parce qu’il agit notamment sur la flore intestinale et l’estomac, ce qui est super important pour la santé globale de la peau. Ce qui est génial avec la gemmothérapie, c’est que les bourgeons peuvent intervenir sur plusieurs systèmes de l’organisme en même temps.

En deuxième, je mettrais le bourgeon de cèdre du Liban, qui est intéressant pour ses propriétés régénérantes, surtout au niveau de la peau.

Ensuite, j’hésiterais entre deux : le bourgeon de citronnier, pour son côté détoxifiant qui soutient bien le foie et l’élimination des toxines, ou le bourgeon de romarin, qui est aussi très efficace pour détoxifier, surtout en cas de surcharges hépatiques. Le choix entre les deux dépendra vraiment des besoins spécifiques de chacun.

Et bien sûr, il y a quelques contre-indications, même si elles sont rares, donc il faut toujours les prendre en compte avant d’utiliser ces remèdes.”

Amandine : “Ah, c’est intéressant, parce que mon top 3 est un peu différent, même si on a le noyer en commun. Pour moi, le bourgeon de noyer est particulièrement adapté aux personnes qui ont une acné avec des boutons purulents, ceux avec des petites têtes blanches qui reviennent très souvent.

Ensuite, je mettrais le bourgeon d’orme et le bourgeon de bouleau pubescent, qui sont tous les deux d’excellents draineurs profonds, mais qui vont cibler un autre type de drainage que celui du noyer.

Et enfin, j’ajouterais éventuellement le bourgeon de romarin, qui est toujours intéressant pour soutenir le foie et la gestion des toxines. On est vraiment sur des actions complémentaires selon la nature des toxines et les besoins spécifiques de chacun.”

Danaÿ : “Oui, tout à fait, le romarin, je le prends plutôt dans une démarche de fond, en visant le foie et l’équilibre hormonal global. En cascade, il va forcément jouer sur d’autres aspects, mais j’aime bien l’intégrer pour travailler sur l’origine des déséquilibres.

J’essaie souvent d’avoir un raisonnement plus axé sur les causes profondes que sur les symptômes visibles. L’idée, c’est de remonter la chaîne causale pour comprendre d’où vient le problème, plutôt que de se limiter à traiter ce qui est en surface.

Cela dit, si on parle d’aspects purement extérieurs, le cèdre du Liban est aussi super intéressant, d’autant plus qu’on peut l’appliquer en usage local en complément.”

Amandine : “Oui, c’est vrai que la gemmothérapie peut être très intéressante, y compris en application locale. C’est toi qui me l’as appris, je n’avais pas forcément ce réflexe-là. On pense souvent à la gemmothérapie comme quelque chose qui s’utilise uniquement en interne, mais en réalité, elle peut aussi s’appliquer en externe.

De mon côté, j’avais plutôt l’habitude de faire des cures de fond, et sur du long terme, surtout quand c’est à visée hormonale. Pour ce genre de problématiques, c’est vraiment important de laisser du temps, donc je fais rarement des cures de moins de six mois. Sinon, je sais que ça ne sera pas efficace.

Mais récemment, j’ai adopté un autre réflexe : par exemple, si j’ai un souci digestif ponctuel, je prends du figuier dans la journée, sans forcément m’engager dans une cure. C’est plus une approche thérapeutique instantanée, un peu comme si je prenais du citrate de manière ciblée pour soulager un problème à un moment donné.”

Danaÿ : “Oui, exactement ! Le figuier, c’est vraiment super. C’est le bourgeon qui agit principalement sur le système nerveux, mais aussi sur le système digestif. Donc, c’est vraiment une excellente option.”

Impact de la réflexologie plantaire sur la prise en charge de l’acné adulte

Amandine : “Pour terminer, en lien avec ton métier, étant donné que tu utilises beaucoup de techniques manuelles, est-ce que tu as déjà observé des résultats positifs chez des clientes qui avaient des affections cutanées ? Par exemple, grâce à des drainages ou à de la réflexologie, est-ce que ces méthodes ont eu un impact bénéfique sur leur peau ?”

Danaÿ : “Aujourd’hui, je n’ai pas encore eu l’occasion de constater cela de manière concrète, mais je suis convaincu que ces techniques peuvent vraiment aider, surtout quand on est ado. Parfois, les moyens ou la possibilité d’y accéder manquent, mais quand c’est possible, c’est vraiment bénéfique. En ce qui me concerne, l’acné reste un sujet assez complexe à comprendre. 

Ce n’est pas que ça ne fait pas partie de mon activité, mais pour l’instant, je suis plutôt concentré sur des approches de fond, comme travailler sur l’émotionnel. C’est vraiment ma spécialité : le psycho-émotionnel, le système nerveux et tout ce qui peut être débloqué pour créer un effet cascade, permettant de mettre fin à une forme de souffrance. Que ce soit à travers l’acné, des dérèglements hormonaux ou d’autres maladies, je me concentre sur une approche globale et profonde, en lien avec ce que je vis aussi dans mon propre travail personnel, un travail émotionnel et existentiel.”

Amandine : “Voilà, je crois qu’on peut s’arrêter là, ça clôt bien notre échange. L’acné, c’est vraiment compliqué, et en fin de compte, c’est bien plus profond qu’un simple problème esthétique. Très souvent, il faut aller chercher un accompagnement au niveau psycho-émotionnel. Parfois, c’est même essentiel pour vraiment comprendre et traiter le problème en profondeur.”

Danaÿ : “Si je peux juste terminer avec une phrase que j’ai entendue ce matin et qui m’a beaucoup marquée, et qui est vraiment dans le sujet, c’est que parfois, on a tellement envie de guérir, on est tellement pressé, qu’on n’arrive pas à entendre ce que la douleur ou le mal essaient de nous dire. On ne perçoit pas ce que notre corps essaie de nous faire comprendre à travers ses symptômes. Voilà, je voulais conclure là-dessus.”

Amandine : “Eh bien, super, merci Danaï pour cet échange ! À très bientôt et merci à nos auditeurs de nous avoir écoutées.”

Conclusion de l’épisode 3 : Danaÿ, l’acné adulte quelle galère !

C’est tout pour aujourd’hui dans ce premier épisode du “Journal des Lunes”. J’espère que cette introduction vous a donné envie de nous suivre chaque mois. N’oubliez pas de vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes et surtout de partager le podcast autour de vous, vos amis, votre famille et toute personne qui pourrait être intéressée par ces discussions importantes sur la santé et le bien-être féminin. 

Je suis reconnaissante de vous avoir eu avec moi. Restez connectées, prenez soin de vous et souvenez-vous : chaque phase de votre cycle est unique et précieuse. À la prochaine fois sur “Le journal des Lunes”, le podcast qui revient tous les mois comme tes règles ou pas ! Merci de m’avoir écoutée.

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