Dans le paysage nutritionnel actuel, le gluten est devenu un sujet de conversation incontournable, souvent entouré de controverses et de préoccupations liées à la santé. Si son association avec les troubles digestifs est bien connue, une connexion moins évidente mais tout aussi cruciale émerge progressivement : le lien entre le gluten et un possible dérèglement hormonal.

Pour certains, la consommation de gluten peut entraîner des réponses immunitaires exacerbées, conduisant à des troubles tels que la maladie cœliaque. Cependant, au-delà des réactions immunitaires, des recherches récentes suggèrent que le gluten pourrait également jouer un rôle subtil mais significatif dans le dérèglement hormonal.

De plus en plus de personnes adoptent un régime alimentaire sans gluten. Les motivations sont différentes pour les uns ou pour les autres : recherche de perte de poids, confort digestif, lutte contre l’inflammation chronique voire maladie auto-immune (maladie coeliaque).

Ensemble, démystifions le lien entre le gluten et les dérèglements hormonaux pour mieux comprendre comment notre assiette peut influencer la complexité de notre système hormonal. Alors le sans gluten, un effet de mode ? Avez-vous intérêt d’arrêter de manger du gluten pour votre équilibre hormonal ?

Qu’est-ce que le gluten ?

Le gluten est un ensemble de protéines végétales que l’on retrouve dans la plupart des céréales.

Le gluten est principalement constitué de deux types de protéines insolubles dans l’eau : les prolamines et les gluténines. Ces protéines permettent de stocker des oligo-éléments et des acides aminés nécessaires au développement de la jeune pousse lors de la germination de la graine.

Quelles sont les céréales concernées

  • Blé (blé tendre ou dur, froment, triticale),
  • Avoine,
  • Seigle,
  • Epeautre,
  • Kamut.

Les céréales telles que le teff, le millet, le maïs, le sorgho et le riz contiennent un gluten aux propriétés différentes, et les pseudo-céréales telles que le quinoa, l’amarante et le sarrasin n’en contiennent pas.

A quoi sert le gluten ?

Le gluten est devenu un incontournable des préparations culinaires. Il joue un rôle important dans la texture des produits grâce à ses propriétés élastiques qui confèrent aux pains et aux pâtisseries un moelleux qui se conserve dans le temps.

C’est également le gluten qui donne aux céréales des propriétés liantes et épaississantes utilisées notamment dans les sauces. C’est grâce au gluten que les aliments sont masticables et non friables.

Un des problèmes aujourd’hui, c’est que nous retrouvons du gluten partout dans l’alimentation parce que les industriels agroalimentaires en rajoutent partout à leurs préparations, on en trouve notamment dans : les farines (naturellement présent dans la céréale + addition de gluten pour conservation), les gâteaux, les plats préparés, les sauces préparées (salées comme sucrées), les confiseries (bonbons, chocolats), les biscuits apéritifs etc.

Cette omniprésence accroît les chances de développer des sensibilités alimentaires, notamment lorsque le gluten est introduit trop tôt dans l’alimentation de l’enfant.

En effet, selon une étude norvégienne, une diversification trop précoce entraîne un risque de carence en calcium, fer et acides gras essentiels. Et une exposition trop précoce au gluten augmente le risque d’intolérance. Dans l’étude norvégienne, les enfants qui ont été exposés au gluten dans les 3 premiers mois de la vie étaient cinq fois plus susceptibles d’avoir des antigènes comparés à ceux mis en place au gluten à 4-6 mois.

C’est quoi le problème avec le gluten ?

Dans les protéines constituant le gluten, se trouvent les prolamines qui auraient des propriétés pro-inflammatoires. Ces molécules, mal assimilées par nos organismes favorisent l’inflammation et augmentent les symptômes de maladies chroniques. En effet, certaines études ont identifié une amélioration des symptômes de pathologies chroniques avec l’arrêt du gluten, c’est notamment le cas dans la Polyarthrite Aigüe.

Les prolamines sont irritantes pour la muqueuse de notre intestin grêle qui sous l’effet de l’inflammation devient plus poreux et laisse passer dans la circulation sanguine des substances qui auraient dû être digérées et/ou éliminées par nos cellules immunitaires. Ces substances déclenchent à leur tour une réponse immunitaire qui nécessite de l’inflammation : c’est le cercle vicieux de l’inflammation chronique.

Le gluten est souvent associé au développement de maladies auto-immunes. Il a été en particulier associé à l’endométriose mais aussi à la maladie d’Hashimoto qui est dérèglement d’origine immunitaire de la thyroïde.

Le cas particulier du gluten et de la maladie coeliaque

La maladie cœliaque est une pathologie d’origine immunitaire puisqu’il s’agit d’une maladie auto-immune : chez certaines personnes (prédisposées génétiquement), l’ingestion de gluten déclenche une réaction exagérée du système immunitaire, qui finit par se retourner contre les cellules même de l’organisme. 

Ce qui entraîne une inflammation qui détruit les villosités de la muqueuse intestinale qui devient poreuse.

Il s’ensuit une malabsorption des nutriments. Elle peut donc entraîner à long terme des carences, un ulcère, voire un cancer.

La maladie cœliaque est difficile à détecter car les symptômes sont variés et diffèrent d’un individu à l’autre : fatigue, problèmes intestinaux, douleurs abdominales, anémie, perte de poids, douleurs articulaires, etc.

Le seul traitement connu à ce jour est l’éviction totale du gluten dans l’alimentation.

Le dépistage de la maladie se fait par prise de sang (recherche d’anticorps) et par biopsie intestinale (recherche de la destruction des villosités de la muqueuse). 

Attention, vous pouvez être hypersensible au gluten et développer des symptômes similaires à la maladie coeliaque mais ne pas souffrir de cette maladie. Il n’existe encore aucune possibilité de diagnostic en ce cas-là. Cette hypersensibilité est souvent confirmée après l’éviction des céréales à gluten dans l’alimentation.

Gluten et dérèglement hormonal

Le gluten favorise l’inflammation, l’inflammation nourrit les déséquilibres hormonaux. Lorsque les intestins sont enflammés par des substances telles que le gluten, le lactose/ la caséine (lait), ou encore les excès de sucres simples (voir mon article à ce sujet : Mandynat – Le grand méchant sucre) ils éliminent plus difficilement ces substances mais aussi les hormones (oestrogènes, testostérone) qui se retrouvent dans notre circulation sanguine.

Cet excès hormonal cause alors à son tour un déséquilibre : la dominance en oestrogènes est une des causes principales de nombreux déséquilibres hormonaux féminins. Il notamment été prouvé que les femmes atteintes de la maladie coeliaque avait plus de chance de développer des problèmes d’infertilité. Les recherches ont également conclu que les personnes non-coeliaques hypersensibles au gluten rencontraient plus de difficultés dans leurs grossesses.

Les femmes souffrant d’endométriose (qui est nourrie par un phénomène auto-immun) auraient par ailleurs plus de risques de développer une sensibilité au gluten car elles auraient des prédispositions génétiques (gènes de la maladie coeliaque). Cette sensibilité au gluten nourrit et aggrave les douleurs en lien avec l’endométriose. Un étude portant sur des femmes atteintes d’endométriose qui ont adopté une alimentation sans gluten, montre une réduction significative des douleurs en lien avec la maladie dans les 6 à 12 mois de l’éviction.

Une des céréales contenant le plus de gluten (qui a d’ailleurs été beaucoup transformée) est le blé. Le blé est la céréale la plus cultivée en France mais aussi celle qui absorbe le plus de pesticides. Ces pesticides appartiennent aux perturbateurs endocriniens qui viennent chambouler notre équilibre hormonal et potentiellement augmenter les risques de cancer hormonodépendant. 

Dois-je arrêter le gluten si j’ai un dérèglement hormonal comme le SOPK ?

Arrêter ou réduire la consommation de gluten dans votre assiette peut vous aider à réduire les symptômes en lien avec votre SOPK.

En effet, le SOPK est un syndrome nourrit par l’inflammation, réduire les aliments pro-inflammatoires dont le gluten fait partie des démarches permettant d’apaiser les symptômes. En particulier si vous avez une SOPK de type inflammatoire, réduire le gluten participera à réduire vos douleurs, poussées d’acné ou encore votre fatigue chronique (voir mon article : Mandynat – Les 4 types de SOPK).

Beaucoup de patientes atteintes de SOPK souffrent de troubles digestifs (diarrhée, constipation, ballonnements, douleurs) en lien avec un microbiote intestinal perturbé; les céréales à gluten étant plus difficiles à digérer, les réduire ne peut que soulager le transit et diminuer vos inconforts.

D’autre part, beaucoup d’aliments riches en gluten sont très transformés et favorisent la prise de poids qui peut aggraver le SOPK : gâteaux, pizzas, viennoiseries, plats préparés etc. 

Enfin, diminuer ou réduire le gluten c’est aussi réduire les sucres simples qui en trop grande quantité causent des troubles métaboliques (résistance à l’insuline, diabète de type 2).

L’éviction de ce genre de repas fait partie des stratégies alimentaires pour réduire la résistance à l’insuline qui est à l’origine de 70% des cas de SOPK.

🛑 ATTENTION : Remplacer des produits transformés à base de gluten par les mêmes produits sans gluten ne règlera pas les problèmes en lien avec la gestion des sucres car ces produits sont très riches en glucides simples et en additifs justement pour compenser l’absence de gluten !

En résumé, réduire le gluten participe à : 

  • réduire l’inflammation,

  • réduire les troubles du transit,

  • participe à un meilleur équilibre hormonal,

  • réduit les douleurs en lien avec l’endométriose,

  • peut soulager certains symptômes en lien avec le SOPK,

  • permet d’éviter de consommer de nombreux pesticides présents dans le blé conventionnel.

 

 

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Sources :

Early Feeding and Risk of Celiac Disease in a Prospective Birth Cohort | Pediatrics | American Academy of Pediatrics (aap.org) 

A vegan diet free of gluten improves the signs and symptoms of rheumatoid arthritis: the effects on arthritis correlate with a reduction in antibodies to food antigens – PubMed (nih.gov)

Jeffrey Braverman, MD – Outsmarting Endo | EndoFound

How Wheat or Gluten Affects Periods (larabriden.com)

Quelle est la différence entre intolérance et sensibilité au gluten ? – Julien Venesson ♣ Site Officiel

Reproductive changes associated with celiac disease – PMC (nih.gov)

Non-coeliac gluten sensitivity and reproductive disorders – PMC (nih.gov)

Health Benefits and Adverse Effects of a Gluten-Free Diet in Non–Celiac Disease Patients – PMC (nih.gov)

Le blé, aussi populaire que toxique – Greenpeace France

Amandine Quénel

Amandine Quénel

Naturopathe et conseillère en santé hormonale

Je suis Amandine de MANDYNAT, naturopathe spécialisée dans l’accompagnement des troubles hormonaux féminins, en particulier du SOPK.

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